Bal des Rusalka

SOME INFINITIES ARE BIGGER
THAN OTHER INFINITIES.

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Malgré son appréhension et les mauvais films qu’elle se jouait dans la tête, Serenio avait agrémenté sa tenue d’une orchidée blanche. Au début elle avait trouvé ça complètement cliché surtout que de son côté, elle savait parfaitement qui il était et elle n’aurait aucun mal à le retrouver dans la foule seulement voilà, lui ne savait pas qui elle était. Cela avait d’ailleurs un petit côté frustrant qu’il n’ait pas cherché à en apprendre davantage sur elle depuis le temps, et si cela lui était égal ? Et s’il refusait ses fiançailles ? Et si elle ne lui plaisait pas ? Toutes ces questions l’assaillaient mais une seule pensée prédominait : elle était celle qui l’avait blessé lors du match de Quidditch, c’était sur et certain qu’il la détestait déjà et lorsqu’il apprendrait la vérité, il voudrait tout annuler ! Avec un petit soupire désolée, la jeune Rusalka traversa la pièce, saluant quelques proches d’un bref signe de tête sans pour autant les rejoindre, ne sachant que trop quelle attitude adopter : ignorer l’invitation d’Orjan et retarder le moment où il la détesterait ou au s’y rendre et s’excuser. Quoique, les excuses ce n’était vraiment pas le genre de la maison, il n’avait qu’a ne pas être attrapeur s’il ne voulait pas se faire blesser ! Mauvaise foi. S’avançant néanmoins en direction de l’horloge, la jeune vélane sentit son cœur s’accélérer en le voyant de loin, adossé contre le mur avec un petit air nonchalant. On ne pouvait pas dire qu’elle le découvrait mais jusqu’à présent, elle ne l’avait jamais approché de près et encore moins adressé la parole, comment était-il ?. Mais de toute manière, il allait lui crier dessus dès qu’il la reconnaîtrait, elle en était certaine. S’arrêtant à plusieurs pas de là, elle se prit néanmoins le temps de l’observer : avec ses lèvres charnues, son regard noisette et son air renfrogné, il avait quelque chose de particulier. Il n’était pas un canon de beauté comme l’était Ulrich, le genre d’homme a usé et abuser de son physique mais il dégageait une aura envoutante, insaisissable en fait. Pas comme elle, tellement gauche et brutale. Perdue dans sa contemplation, Serenio ne se rendit même pas compte qu’il avait tourné son visage vers elle et avant même de comprendre ce qu’il était en train de faire, en l’occurrence s’approcher d’elle. Sentant la panique monter en elle, elle ne trouva rien de mieux que de baisser les yeux et s’empourprer alors qu’il s’arrêtait devant elle pour finalement, la saluer. Si elle levait le visage, il la reconnaîtrait et ferait demi-tour, c’était certains mais en même temps, rester plantée là en évitant son regard n’allait pas arranger la situation et en plus de cela, il la trouverait impoli. Relevant alors les yeux sur lui, elle rassembla tout son courage et tenta de lui répondre intelligemment : « huygyftds » Raté. Elle ne parvint qu’à émettre un grognement sans queue ni tête et se fit passer pour une demeurée. Une demeurée brutale et violente. Pauvre Örjan ! Ne voulant néanmoins se discréditer pour l’éternité, elle rassembla tout son courage pour se reprendre en main : « Désolée, je voulais dire : Bonsoir Örjan. » Relevant cette fois plus franchement le visage, elle se sentait désormais prête à ce qu’il lui arrache les yeux mais avant qu’il le fasse, elle se prit néanmoins le loisir d’observer pour la première fois de près l’homme avec qui elle était supposée passer le reste de ses jours, l’homme a qui son père l’avait vendue. Il y avait quelque chose de troublant dans son regard si bien qu’un silence s’installa entre eux mais ça, c’était avant que son regard ne soit attiré par une silhouette dans son dos. Elle aurait aimé lui faire non de la tête ou le regarder d’un air mauvais pour faire comprendre à Ulrich que ce n’était pas le moment mais il était trop tard : au sourire qu’il arborait sur son visage, il était évident qu’il avait déjà sa propre idée en tête. Et en effet, si Örjan ne l’avait pas encore remise, avec l’intervention de ce crétin d’Ulrich, c’était certain qu’il ferait le lien. D’autant plus qu’il ne trouvait rien de plus intelligent que de rappeler ses exploits. « Merci Ulrich… » Grinça-t-elle entre ses dents d’un sourire légèrement crispé alors qu’il l’enfonçait un peu davantage, elle profita néanmoins de sa proximité pour lui enfoncer un doigt dans les côtes, histoire de le punir. Se reprenant néanmoins, elle glissa son regard vers Örjan lorsque le blond lui demanda de le présenter. Devait-elle lui avouer la vérité ? Elle n’en avait aucune idée et elle avait horreur d’être ainsi mise au pied du mur. Mais qu’Ulrich s’en mèle ou non, elle y était dans tous les cas. Plantant alors son regard dans celui du Duergar, elle prononça ces quelques mots comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle au monde. « Ulrich, je te présente Örjan Ostergard, mon fiancé. Nous nous apprêtions à aller boire un verre. » Sur ces mots, elle releva son visage vers Ulrich, lui offrant au passage un de ces sourires dont seule une vélane était capable.

L'invitation fut acceptée par l'islandais avec la mollesse de l'aversion. Tyler avait beau avoir décliné quelques fois la requête de se montrer au fameux bal, mais lorsqu'il eut compris qu'il était là inutile de refuser, l'enseignant finit par accepter au grand plaisir de certains de ses collègues. Après tout n'irait-il que pour y faire bonne figure, jouant là les codes sociaux estimant qu'il était bon de s'y faire voir, et après une heure passée à parler de tout et de rien avec ses comparses afin de se sociabiliser Tyler irait probablement terminer sa soirée ailleurs. Et si l'envie de se joindre à la sauterie n'était pas des plus probantes, cela n'exempta pas Carlson de se faire élégant ; un costume d'un bleu marine par-dessus une chemise impeccable, revers tombants de laine vierge, et cravate noire de soie unie.  Ainsi alla-t-il rejoindre la salle dînatoire élégamment vêtue, parfum musqué dans son sillage mais visage à peine ouvert. Son regard coulait sans grand intérêt aux alentours comme il toisait attentif les moindres petits détails et bien vite s'en remit au bar mis à leur disposition. Point « d'eau » attirant là bien des convives dont quelques collègues avec lesquels le professeur de Sciences occultes vint s'entretenir poliment : faux-sourires, fausses conversations mais réel abattement dissimulé derrière son visage pourtant charmant. Et lorsque enfin la discussion avec le concierge (ou était-ce un professeur ?) fut achevée, Tyler porta à sa lippe son breuvage d'une moue blasée... L'envie de partir demeura la plus forte, aussi avança-t-il un pas lorsque soudain une voix presque familière éclata sa bulle léthargique. « Ah monsieur Carlson, vous êtes venus. » Et l'intéressé de se tourner vers une demoiselle à l'air candide, peau caramel et regard gourmand. Idelka s'avérait être une élève curieuse et visiblement intelligente, bien qu'elle n'allait guère, hélas, à son cours. Cela l'aurait passablement changé de l'amas incompétent d'étudiants qu'il avait à charge. Ainsi la gratifia-t-il d'un sourire léger et d'une oeillade malicieuse, se gargarisant de l'image ingénue de la jeune fille alors qu'elle continuait sur sa lancée. « Où est donc votre cavalière ? Vous n'êtes pas venus tout seul n'est-ce pas ? »  « Pourquoi donc, cela serait si inenvisageable ? » Un sourire complice ourla un peu plus ses lèvres carmins avant qu'il ne hausse les épaules en guise de réponse brève. Oh bien qu'une jolie demoiselle à son bras n'aurait pas été de trop, mais passons là les détails superficiels. « Et vous donc, êtes-vous seule, ou mal accompagnée ? » Question a priori banale afin de converser poliment avec son élève attentive qu'il toisa distraitement. Sa robe violine faisait ressortir le hâle naturel de sa peau de métisse, empourprant au passage le pastel de ses joues creuses. « Laissez-moi deviner, vous êtes une idéaliste... Romantique sur les bords, peut-être. » Brève pause alors qu'il la toisa de sa pupille d'acier avant de reprendre dans un sourire énigmatique. « C'est ce que l'on dit des personnes aimant le violet. Et elles sont peu nombreuses... » Acheva-t-il sur le timbre du désarroi, sourcils arqués en signe de rémission.

Elle était plus belle que les mots ne pouvaient le dire et tu n'en connaissait même les raisons. Elle semblait simplement rayonner dans la nuit comme un phare te ramenant vers ce qui serait dorénavant, chez-toi. Oui. Vous n'auriez pas le choix de vous construire quelque chose bien à vous au cours des années à venir. Un foyer, un patrimoine commun, un avenir. Même si ça t'effrayais affreusement, tu n'en étais pas moins excité. Sale masochiste. Tu la trouvais si attirante que tu te fichais bien maintenant de découvrir que la jeune femme qui t'avais persécutée au Quidditch était celle qui partagerait ta vie pour le meilleur et pour le pire. Cette magnifique créature dont tu ne connaissait rien alors que tu ne demandais que cela. Tout avait prit une autre tournure alors que tu avais vu l'orchidée sur sa poitrine. Tu ne voulais pas montrer tout ce qui s'éprenait de ton pauvre coeur de gamin, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Arrivé à sa hauteur, c'était encore pire. Tu avais envie de lui embrasser doucement les joues, que sa peau caresse la sienne jusqu'à ce que tu en oublie ton nom, qu'elle te soûle de son parfum et que tu en redemande alors que tu t'abreuverais de ses sourires. Si tu avais été fâché et perturbé d'apprendre qu'on t'offrait une demoiselle en cadeau, tu avais changé d'idée. C'était ta possession dont tu étais le plus fier. Tu avais envie de graver ton nom dans sa peau, que personne ne s'approche plus jamais d'elle autre que toi. Lorsqu'elle releva ses yeux bleus vers toi, ce fût pire encore. C'était comme si une ordre complète de chevaux sauvages t'attaquaient en te passant sur le corps. Elle ne semblait pourtant pas aussi emballé que toi de cette rencontre. Merde. Est-ce que ta fiancé te détestais ? « huygyftds » Fit-elle dans un grognement qui ne te fît pas reculer pour autant. La tigresse aurait pu te déchiré la peau que tu n'aurais pas bougé, tu étais hypnotisé, comme lorsque tu l'avais vue sur le terrain. Tu avais même du mal à respirer. Tu retombais encore plus bas que tu ne l'avais fait en te mangeant ses cognars. Tu mangerais tout ce qu'elle voudra, même de la bouse de dragon si ça lui fait plaisir. Elle te soulageais pourtant alors qu'elle se reprenait et qu'un petit sourire restait figé aux coins de tes lèvres. « Désolée, je voulais dire : Bonsoir Örjan. » Tes yeux parcourraient son visage près du tien, s'arrêtant beaucoup trop longtemps sur ses lèvres. Doucement charnues et rosées. C'était dangereux pour toi de les fixer aussi longtemps. Tu n'en aurais pourtant pas davantage le loisir. Son regard quittait le tiens pour se poser quelque part au dessus de ton épaule. « Séré Magnifique créature, tu es étourdissante ce soir, bien que cela m’étonne de ne pas voir ta batte trainer dans un coin ! » s'exclamait celui que tu reconnaissait comme étant le capitaine de l'équipe de Quidditch des Rusalka. Qu'il dise que Serenio était d'une beauté qu'aucuns mots ne pouvaient décrire, ça passait encore. Qui ne le pensait pas sérieusement ce soir ? Pourtant alors qu'il s'approcha de la demoiselle pour la saisir par la taille et poser un baiser sur sa joue, quelque chose resta bloquer dans a gorge. Pourquoi est-ce que lui avait droit à tant de familiarité alors que son fiancé ne pouvait même pas en faire autant ? Le prince blond se posa à côté de la plus parfaite créature existant sur cette planète avec son petit air hautain qui te donnait envie de vomir. Serenio remerciait le dénommé Ulrich. Il était peut-être l'ami de ton cousin, mais il venait subitement de chuter très bas dans ton estime. Et son petit sourire de con qui se croit tout permis. Il cherchait la bagarre lui ou quoi ? Tu tentais de te calmer, de respirer et de ne pas t'emporter. Tu avais sauté les plombs pour moins que cela. Surtout que maintenant ton côté posessif que tu ne voulais pas montrer à la jeune femme ressortait dans un regard plus que noir envers le petit blond suicidaire. « Tu es l’attrapeur Duegar nan ? Séré, tu nous présentes ? » Si ce n'avait pas été de la présence de la charmante demoiselle, tu lui aurais arraché quelques dents royales à ce petit gosse de riche. La fureur de faisait doucement serrer les dents et les poings. Pourtant lorsque le regard de la princesse se posa de nouveau sur toi, ta colère s’apaisa aussitôt, comme si elle n'avait jamais existé. Ça te faisait un bien fou que quelqu'un puisse te tempérer avec autant de douceur et sans même avoir à user de la force. Dorénavant, tu ne pourrais plus t'en passer et ça, c'était dangereux. Les yeux de la belle dans les tiens, tu savais que tu étais le roi du monde, simplement. Et ses mots réchauffaient encore d'avantage ton coeur en sucre. « Ulrich, je te présente Örjan Ostergard, mon fiancé. Nous nous apprêtions à aller boire un verre. » Déclarait-elle aussi simplement, comme si c'était tout à fait normal. Tu éprouvais une certaine fierté à l'entendre dire ses mots, même si tu n'y étais pour rien. Ton regard se posait sur le blondinet en même temps que ta plus ou moins cavalière de la soirée.

« Enchanté. » Soufflais-tu froidement au jeune homme, sans plus lui accorder d'attention. Serenio reprenait toute la place dans ton esprit et tes pensées. « Oui, excusez-nous de vous fausser compagnie. » Ajoutais-tu non sans que sa te plaise de laisser le prince en plan. N'avait-il pas autre chose à faire que de vous emmerder de toutes façons ? Des demoiselles à réduire en jouets, des enfants à martyriser, des bébés à serrer et des mains à embrasser ? Qu'il aille jouer ailleurs. Serenio était à toi pour cette soirée, parce que tu devais apprendre à connaître cette jeune femme si belle et si mystérieuse. « Vous permettez mademoiselle ? » Lui demandais-tu en faisant une courbette de convenance tout en tendant ta main à ta fiancé. Ta petite boîte de nouveau rangée dans ton veston pour lui garder des surprises de cette magnifique soirée que tu comptais bien lui faire passer, peu importe que ça plaise aux héritiers royaux ou non.

Les traits de lumière, dus aux immenses chandeliers répandus à travers toute la salle, s'accrochent aux cheveux des demoiselles virevoltant sur la piste de danse, se réverbèrent sur les joues parfaitement rasées de ces messieurs et jouent avec la décoration fastueuse installée pour l'occasion. Tout est bleu, des tentures accrochées aux murs, aux verres remplis de boissons en tout genre, en passant par les nappes de tissus précieux et les animations magiques crées par les différents professeurs - et élèves trublions. Les Rusalkas paradent fièrement au milieu de la foule, désireux de bien rappeler à tout le monde que cette soirée est la leur. Parés, pour la plupart, dans des teintes bleues, ils veulent rendre honneur à l'élément qui est le leur. Le mois de janvier leur a été entièrement dédié et ce bal en est, malheureusement pour eux, le point final. Les couples sont nombreux à virevolter, au rythme de l'orchestre sorcier le plus en vogue de tout les Royaumes du Nord et dont la musique est reine, seulement troublée par quelques éclats de rire. Minuit approche, l'heure tant attendue par toutes les jeunes demoiselles de cette maison, aussi envoûtantes que la sirène qui est leur symbole. La Directrice de l'Institut magique de Durmstrang s'avance sur l'estrade, dressée spécialement pour cette fameuse élection, apprêtée comme jamais et bien plus étincelante que toutes les autres femmes de la pièce, alors même qu'elle compte désormais plus de cinquante années à son actif. « Votre attention s'il-vous-plaît, clame-t-elle d'une voix cristalline néanmoins toujours teintée d'autorité. » Aussitôt, toute agitation cesse au sein de la salle dinatoire et les regards convergent vers elle. « Comme vous le savez tous, il est de tradition d'élire la Reine de l'Eau afin de clôturer le mois de janvier. Et cette année ne dérogera pas à la règle. L'élection vous permet de désigner la jeune fille Rusalka représentant sa maison à la perfection. Cette personne doit posséder une finesse d'esprit et un raffinement qui feront d'elle une femme du monde, intelligente, rusée et sensible. Sa beauté doit n'avoir d'égale que sa sagesse. C'est donc avec plaisir que j'invite désormais notre nouvelle Reine de l'Eau à mes côtés, j'ai nommé Danika Bolkonsky. » Aussitôt, un tonnerre d'applaudissements retentit dans la salle, faisant presque trembler les murs. Comme de coutume, bien des visages affichent une certaine déception, tandis que d'autres brillent de contentement. « Je laisse la parole à Miss Bolkonsky afin qu'elle puisse exprimer ses sentiments sur sa victoire. »

HORS-JEU : la Reine de l'Eau est donc attendue pour faire un discours (si elle le souhaite). Essayez de clore vos rps de l'intrigue rapidement, si possible .